A propos de Greenpeace
- Lucas Corroy
- 4 janv. 2022
- 5 min de lecture
A l'origine
En 1971, un groupe embarque sur un bateau afin de s’interposer et d’empêcher des essais nucléaires américains dans le Golfe de l’Alaska avec à bord 6 journalistes et une équipe de télévision de la chaine CBC. En 1972, les États-Unis abandonnent les essais nucléaires. Ensuite, ce groupe nommé "Greenpeace" mène une campagne pour lutter contre des essais nucléaires français à Mururoa en Polynésie Française. David MacTaggart rejoint l’aventure. Mais en 1973, des militaires français arraisonnent le « Véga » et brutalisent David qui perd partiellement l’usage d’un œil.
L'apparition d'une figure
En 1972, David MacTaggart arrive en Nouvelle-Zélande en bateau : il fuit alors les retombées de plusieurs affaires immobilières "foireuses" aux États-Unis, quitte sa femme et ses enfants du jour au lendemain, laissant derrière lui de nombreuses dettes et esquivant également un procès pour escroquerie. En Nouvelle-Zélande, il rencontre Bennett Metcalfe et lui propose son aide en échange de 10 000 dollars afin de réparer son bateau. Cependant, David va être emprisonné pour contrebande de montres suisses et sera libéré par le paiement de la part de Bennett.
Le virage
En 1977, David fait un putsch : il décide de créer sa propre branche de Greenpeace, installe des bureaux à Paris et à Londres ainsi que le siège de l’ONG à Amsterdam. Le groupe originel des fondateurs de Greenpeace, emmené par Patrick Moore, décide de poursuivre en justice David en 1979 pour l’empêcher d’utiliser le nom de « Greenpeace », mais en vain.
Un fonctionnement militaire
Depuis l’arrivée au pouvoir de David MacTaggart, l’ONG se base sur une structure autoritaire avec peu d’autonomie si ce n’est aucune. Les décisions sont surtout prises à Amsterdam et le système démocratique de l’organisation est ainsi exclu. Ce fonctionnement est dès lors dénoncé par d’anciens membres en plus du fait que Greenpeace International impose même sa ligne directrice à Greenpeace France par exemple. Ce fonctionnement est justifié par l’ONG de par la crainte d’une annexion qui permettrait un fonctionnement plus démocratique de cette dernière. Ce fonctionnement militaire consiste donc au fait de suivre les ordres sans broncher car sinon, on est mis en dehors de l’ONG. Cependant, il faut tout de même noter que ce système a un avantage, l’efficacité.
Le niveau financier
Dans ce domaine, l’ONG s’en sort plutôt bien même si l’argent ne sert pas tellement à la défense de l’environnement…. Néanmoins, le plus gênant vient des révélations de l’ancien comptable de Greenpeace Hollande, Frans Kotte, dans un documentaire intitulé The Rainbow Man (1993) et réalisé par le journaliste Magnus Gudmundsson. Kotte explique que Greenpeace avait plusieurs comptes secrets de quelques dizaines de millions de dollars, alimentés par les différentes campagnes. Selon lui, ces comptes étaient ouverts au nom de sociétés écrans et n’étaient accessibles qu’aux plus hauts responsables de Greenpeace, dont David McTaggart. Or, toujours selon Kotte, cet argent était joué dans diverses opérations de spéculation sur les marchés internationaux. De plus, Kotte révèle que les 20 millions de dollars versés par la France à Greenpeace, suite à l’affaire du Rainbow Warrior, se sont retrouvés sur le compte d’un mystérieux Ecological Challenge Fund, dont le gérant était David McTaggart. Ce fait est d’autant plus choquant qu’à l’époque McTaggart n’avait plus officiellement de responsabilités au sein de Greenpeace. Interrogée pourquoi celui-ci contrôlait encore cette somme d’argent, la nouvelle dirigeante de Greenpeace de l’époque répondit simplement : « Parce que nous lui faisons confiance. ». De plus, il est à noter que certaines branches de l’ONG n’utilisaient que 5% à 9% des fonds dans des campagnes proprement dites car en effet, par exemple, plus d’un quart des dons faits à l’organisation servent eux-mêmes à financer la recherche d’autres dons.
Greenpeace et ses actions
Le moyen d’action de Greenpeace peut être qualifié de direct et non-violent. Cependant, pour ses actions, l’organisation a pu faire appel à des organes bien éloignés de la cause écologique comme en septembre 1995 où des membres de la SAS (Special Air Service) britannique (unité de forces spéciales des forces armées britanniques) ont été appelés. De plus, dans les années 1990, une partie de l’ONG a collaboré avec l’association écologiste radicale Earthfirst ! dont le principe de non-violence n’est pas en tête de liste. Enfin, toutes ces actions permettent à Greenpeace de renforcer son image de marque, ce que souligne notamment la présence du bureau londonien prénommé « Greenpeace Communication ». Tout ceci mène à des moyens de pression douteux de la part de l’ONG en faisant donc des propositions que les entreprises ne peuvent pas refuser au risque de l’envoi des « troupes » de Greenpeace (Lapeyre, Auchan).
Greenpeace ou l'art de la manipulation
En 1995, la multinationale verte a été à l’origine d’une manipulation qui a eu davantage de retentissement. A l’époque, Greenpeace avait mené une campagne de grande envergure pour forcer Shell à renoncer à couler l’une de ses plates-formes pétrolières usagées – la Brent Spar – au fond de la mer du Nord. Greenpeace prétendait en effet que la plate-forme contenait 5000 tonnes d’hydrocarbures. Les écoguerriers occupèrent trois semaines la Brent Spar, tandis que les appels à boycott étaient lancés par Greenpeace. Comme le relate L’Express, « Lorsque, en juin, les militants s’enflamment et que les consommateurs allemands boycottent les stations-service, le manque à gagner, pour Shell, s’élève à plusieurs centaines de millions de francs. La société n’a plus qu’à céder, à la fureur du ministre britannique de l’Industrie, qui sait que la démolition sera à la charge de son budget. Or, si le sabordage de l’épave devait coûter 100 millions de francs, la détruire à terre reviendra 4,5 fois plus cher. » Greenpeace s’avoue victorieux. Toutefois, deux mois plus tard, une expertise indépendante menée par Det Norske Veritas démontre qu’il n’y avait aucun danger de couler la plate-forme. A la veille de la publication de ce rapport d’expertise, l’ONG écologiste admet ses torts et le directeur de Greenpeace-UK écrit au PDG de Shell : « Désolé, nos calculs étaient inexacts. ».
Plus récemment, en mai 2007, Greenpeace Allemagne révélait dans une récente étude réalisée par ses soins « que les quantités de toxines produites par le maïs transgénique Monsanto MON810, le seul maïs OGM autorisé à la culture dans l’Union européenne, varient de manière considérable et inattendue entre les épis et au cours du temps ». Dans la foulée, Greenpeace ajoute : « Le ministère allemand de l’Agriculture vient d’annoncer que ce maïs OGM présente des risques qui justifient un moratoire sur sa culture et sa commercialisation tant que le processus de réévaluation de cet OGM n’est pas achevé. » D’une part, ce moratoire est une fausse rumeur puisque même les Amis de la Terre reconnaissent que « cette mesure (de suspension) ne devrait pas avoir de conséquences réelles sur la commercialisation du MON810 » et que « le ministre allemand de l’Agriculture n’a jamais eu l’intention d’empêcher les agriculteurs de planter ce maïs cette année et il leur a laissé le temps de le semer en toute tranquillité. » D’autre part, la Commission du génie biomoléculaire (CGB) a totalement disqualifié l’étude de Greenpeace en juin 2007. Comme le rapporte Agriculture & Environnement : « Les experts de la CGB ont estimé que “le protocole fourni dans le rapport de Greenpeace n’est pas suffisamment détaillé pour juger de la validité des mesures en vue d’une comparaison avec d’autres études”. Les experts ont également relevé que Greenpeace n’avait pas réalisé une “une procédure d’assurance qualité”, ce qui constitue le b.a.-ba d’une étude scientifique. ».
Source
http://alerte-environnement.fr/la-face-cachee-des-ong/la-face-cachee-de-greenpeace/
Comments