La République Démocratique du Congo : entre esclavage et colonisation moderne
- Lucas Corroy
- 26 févr. 2022
- 3 min de lecture
La Belgique fait un pas de plus vers la réconciliation avec la République Démocratique du Congo. Alexander De Croo, Premier Ministre belge, s’est engagé à remettre un inventaire complet des collections volées lors du passé colonial belge sur le territoire congolais. Il semblerait que la Belgique souhaite tourner la page de l'époque où l'appropriation des richesses du Congo faisait foi, bien que celle-ci ne soit pas tout à fait révolue.
L'histoire d'un pays malmené
De 1908 à 1960, cette ancienne colonie était appelée Congo belge mais aussi « Congo-Léopoldville » jusqu’en 1966, date du changement de nom de la capitale en Kinshasa, anciennement Léopoldville. Le pays subira deux guerres civiles et depuis 2016, plusieurs milices ressurgissent. Mais derrière ces nombreux changements, un drame se produit encore et toujours : la traite négrière et cette fois-ci directement sur le lieu de naissance des victimes de l’esclavage moderne, dans leur village avec la complicité des chefs locaux.
Un pays riche en ressources
De la taille de l’Union Européenne, la République Démocratique du Congo est un des territoires les plus riches de notre planète en matière de cobalt avec 100 000 tonnes produites chaque année destinées aux batteries de voitures électriques et des téléphones portables. Également en matière de cuivre avec 1,5 tonne par an sans oublier l’or ou encore le diamant.
Des ressources qui n'appartiennent pas à la RDC
Le pays possède donc ce caractère stratégique qui éveille l’appétit de nombreux pays qui vont organiser de véritables pillages en s’appropriant les mines et les locaux, forcés à subir les directives inhumaines des grandes firmes telles que Glencore, ENRC, SMOC, CNMC ou Ivanhoe. On parle ici de personnes attachées aux mains et aux pieds, à terre, dans la boue, subissant les coups de fouet de leurs maitres, et non pas du simple travail forcé tel qu’on peut se l’imaginer dans l’Occident. Il en résulte qu’en plus de cet esclavage moderne, les richesses du territoire n’appartiennent que virtuellement aux congolais : 70% des minerais appartiennent aux firmes étrangères et parmi les 30% restants, 80 appartient aux chinois, 15 aux libanais et 5 aux indiens (source : chaine YouTube Alain Foka Officiel).
Des exactions dans le flou
Pour le ministre provincial des mines du Lualaba, Jean-Marie Tshizainga, ce colonialisme d’une nouvelle ère vient du fait que l’entreprise qui apporte l’argent se permet donc d’imposer ses règles intolérables, même si celles-ci sont contraires à celles du Congo, sans le risque que quelque chose ne change étant donné que l’entreprise fait tourner l’économie du pays. Et impossible de vérifier ce qu’il s’y passe réellement car par exemple, pour pénétrer dans les mines de Bukavu, il faut une autorisation chinoise…qui n’arrive jamais.
Un réveil nécessaire
Pour certains locaux, les congolais ont perdu leur sens de l’honneur, de la fraternité. Journaliste congolais, Alain Foka explique que les politiques sur place, l’élite corrompue selon les mots du Dr. Denis Mukwege prix Nobel de la paix en 2018, ainsi que les esclaves préfèrent se taire car ces firmes étrangères apportent les richesses et les chasser rendrait la situation encore pire.
Le rôle de l'international
L’Occident se doit d’agir et arrêter de parler de « guerres tribales entre nègres », selon les dires de Alain Foka, pour les arranger alors que de véritables mafias font subir des atrocités aux congolais sur place, profitant notamment d’une fiscalité trop forte du pays empêchant au Congo de produire et de vendre ses produits sur son propre territoire.
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